

Découvrez l'histoire riche et complexe de Poya, une commune de Nouvelle-Calédonie dont le passé a façonné l'identité actuelle.
Les premières explorations et installations (1857-1869)
En octobre 1857, le gouverneur Du Bouzet entreprend une reconnaissance de la côte ouest à bord du Styx. Bien que le site de Poya soit difficile d'accès en raison de la mangrove, cette expédition marque les premières explorations de la région. En 1869, trois Anglais s'établissent à Poya pour y développer le commerce, initiant ainsi les premières installations européennes.
L'essor de l'élevage et les premiers colons (années 1870)
Les années 1870 voient l'arrivée des premiers éleveurs, notamment grâce à l'arrêté du 26 janvier 1871 qui facilite l'occupation des terres sans limite de superficie. Des figures comme Routhier de Granval s'installent dès avril 1871, suivies par une dizaine d'autres éleveurs en 1872. Henri Houdaille, ancien gendarme, s'établit en 1873 près de la tribu de Nékliaï. En 1876, le géomètre Neigre délimite les propriétés de plusieurs éleveurs, préparant ainsi le terrain pour une colonisation accrue.
L'insurrection kanake de 1878
La région est profondément marquée par l'insurrection kanake de 1878. Le 11 septembre, la station Houdaille est attaquée, entraînant la mort d'Henri Houdaille. D'autres stations sont également ciblées, avec un total de 27 victimes. En réponse, deux forts militaires sont construits en 1879, l'un à Poya et l'autre à Muéo, pour renforcer la sécurité de la région.
Tentatives de colonisation et réserves pénitentiaires (années 1880)
Au début des années 1880, l'administration envisage la création de centres de colonisation. En 1884, un projet prévoit l'établissement d'un centre à Poya sur 3 250 hectares. Cependant, le décret présidentiel du 16 août 1884 réserve 4 740 hectares à l'administration pénitentiaire, annulant ainsi le projet de colonisation libre.
Ouverture à la colonisation libre (années 1890)
Malgré les réserves pénitentiaires, des démarches sont entreprises en 1891 pour ouvrir la vallée de la Poya à la colonisation libre, sans succès initial. Ce n'est qu'en 1893, après l'intervention du ministre Théophile Delcassé, que le principe de l'ouverture de Poya et Témala à la colonisation libre est accepté. Cependant, des obstacles financiers et administratifs retardent la mise en œuvre de ces projets.
Fondation officielle de Poya (1903)
L'arrivée du gouverneur Paul Feillet en 1894 marque un tournant pour la colonisation libre. Grâce à ses initiatives, la commune de Poya est officiellement fondée en 1903, concrétisant des décennies de projets et d'efforts pour établir une communauté prospère dans la région.
Un trait d'union entre les provinces
Poya est unique en Nouvelle-Calédonie, étant la seule commune dont le territoire est partagé entre la province Nord et la province Sud. Cette particularité en fait un lien symbolique entre différentes cultures et communautés de l'archipel.
Développement économique et patrimoine
L'économie de Poya s'est diversifiée au fil des ans. L'exploitation minière, notamment des mines de Népoui et du Kopéto, culminant à plus de 1 000 mètres d'altitude, a joué un rôle majeur dans le développement de la commune. Parallèlement, l'élevage bovin demeure une activité importante, avec de vastes pâturages dans la région de Moindah.
Le patrimoine de Poya est également riche, avec des sites remarquables tels que les grottes d'Adio, l'éléphant de la vallée des roches, la tortue de Néxowaa à Montfaoué, et les 156 pétroglyphes de Néxowaa, constituant le plus important site de pétroglyphes de Nouvelle-Calédonie.
Aujourd'hui, Poya est une commune dynamique qui témoigne de la richesse de son histoire et de la résilience de ses habitants.


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